Esaïe  ch 46   Bel s’écroule, Nebo tombe; On met leurs idoles sur des animaux, sur des bêtes; Vous les portiez, et les voilà chargées, Devenues un fardeau pour l’animal fatigué! Ils sont tombés, ils se sont écroulés ensemble, Ils ne peuvent sauver le fardeau, Et ils s’en vont eux-mêmes en captivité. Écoutez-moi, maison de Jacob, Et vous tous, restes de la maison d’Israël, Vous que j’ai pris à ma charge dès votre origine, Que j’ai portés dès votre naissance! Jusqu’à votre vieillesse je serai le même, Jusqu’à votre vieillesse je vous soutiendrai; Je l’ai fait, et je veux encore vous porter, Vous soutenir et vous sauver. A qui me comparerez-vous, pour le faire mon égal? A qui me ferez-vous ressembler, pour que nous soyons semblables?
Ils versent l’or de leur bourse, Et pèsent l’argent à la balance; Ils paient un orfèvre, pour qu’il en fasse un dieu, Et ils adorent et se prosternent. Ils le portent, ils le chargent sur l’épaule, Ils le mettent en place, et il y reste; Il ne bouge pas de sa place; Puis on crie vers lui, mais il ne répond pas, Il ne sauve pas de la détresse. Souvenez-vous de ces choses, et soyez des hommes! Pécheurs, rentrez en vous-mêmes!
Souvenez-vous de ce qui s’est passé dès les temps anciens; Car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre, Je suis Dieu, et nul n’est semblable à moi. J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver, Et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli; Je dis: Mes arrêts subsisteront, Et j’exécuterai toute ma volonté.
C’est moi qui appelle de l’orient un oiseau de proie, D’une terre lointaine un homme pour accomplir mes desseins, Je l’ai dit, et je le réaliserai; Je l’ai conçu, et je l’exécuterai. Écoutez-moi, gens endurcis de coeur, Ennemis de la droiture! Je fais approcher ma justice: elle n’est pas loin; Et mon salut: il ne tardera pas. Je mettrai le salut en Sion, Et ma gloire sur Israël.

 

Ce chapitre commence par le trait perceptible d’une certaine ironie. Ce n’est pas que le Seigneur se plait dans ce genre d’expression, surtout quand Il voit les hommes se perdre dans leurs erreurs. Il souffre trop la perdition de ceux-ci pour devoir en rire. Mais il faut reconnaitre que parfois une certaine ironie peut être très utile pour celui qui ne connait pas la vérité.

Elle est dans certains cas nécessaire, et cette nécessité la rend bienséante par le secours qu’elle apporte à l’esprit. Essayons de nous imaginer la scène décrite par l’homme de Dieu inspiré. Il parle de gens qui mettent leur confiance dans des dieux représentés par des statues, plus ou moins lourdes suivant la richesse et la considération de leurs adorateurs. Ils demandent à ces dieux muets, fait de bois, de pierre ou de métal, bien des choses. De ces bonnes choses agréables dans la vie, telles que de bonnes récoltes, de la réussite dans les affaires, la protection contre toutes les calamités: dont la guerre, la mort et la captivité. Mais dans l’adversité voilà que surgit un ennemi. Le bruit dévastateur des troupes armées arrive jusqu’aux oreilles des adorateurs d’idoles. Les dieux de bois, de pierre ou de métal ne semblent pas efficaces, du moins pour le moment, croit-on. Il faut donc fuir pour éviter la massacre ou la captivité.

Alors nous voyons cette chose absurde, ironique:

« Il faut prendre soin des idoles. » « Il faut les secourir et ne pas les abandonner au destructeur.«  » Il faut protéger ceux qui devaient les protéger. »

Et ces idoles qui étaient censées porter leurs adorateurs, c’est elles qu’il faut porter. Et cruelle contradiction ce sont elles qui provoqueront le massacre et la captivité. En effet les fuyards seront handicapés par le poids des statues qui fatigueront les bêtes de somme réquisitionnées à cet effet, de sorte que leur progression sera ralentie permettant à l’ennemi d’atteindre son but.

Ainsi au lieu de sauver, ces idoles au contraire donneront à l’ennemi l’occasion de détruire, et ce qui était censé porter les adorateurs est devenu un fardeau pesant et écrasant.  Ces pauvres croyants qui se sont laissé dévier de la vérité,ils ont oublié qu’il ne faut pas se charger d’idoles lourdes et écrasantes, mais qu’il faut s’en détourner pour se laisser porter par le Seigneur, qui est le seul et vrai Dieu, et qu’on ne peut comparer à de la pierre, au bois ou au métal. Dieu est un être vivant et vrai, créateur de l’homme, il est insensé pour l’homme de vouloir se faire un dieu de ses mains.

A ces pauvres croyants le prophète lancera cet appel de la part de Dieu

 » Pêcheurs rentrez en vous-mêmes. » Autrement dit:  » Faites un effort d’intelligence, voyez vos absurdités, et tournez vous vers le seul Dieu sage et vrai. »

Nous pourrions facilement appliquer ce chapitre à notre époque dans son sens littéral. Les statues, les médailles, les amulettes des gens civilisés ne manquent pas… Et bien sûr on découvre aussi les mêmes absurdités, ces statues et signes religieux à qui on demande protection, il faut les protéger contre la guerre, le pillage et le vol. Mais les idoles ne sont pas toujours faites de bonne pierre ou de bon métal.

Il existe des idoles de l’esprit bien plus subtiles et toutes aussi décevantes. La première et la plus grande des idoles de l’esprit c’est celle que l’apôtre Jean appelle  » l’orgueil de la vie « . Certes il nous faut vivre et nous n’avons pas à mépriser la vie, mais c’est vrai qu’il y a une façon d’interpréter la vie qui est une véritable idolâtrie.

Certains voient leur vie comme si elle n’avait jamais dépendu de Dieu et ils en éliminent l’autorité du Créateur. Ils se proclament libres et sont esclaves d’eux mêmes. Ils demandent à l’idole-vie, bien des choses agréables. Ils lui demandent du bonheur, du plaisir, de l’argent, de la santé. Bien sûr apparemment l’idole vie peut satisfaire un temps, ceux qui ne discernent pas que tous bienfaits viennent de Dieu et non des idoles. Ils ne voient pas que dans sa bonté et sa patience, c’est Dieu seul qui peut donner des satisfactions. Mais il arrive, ce qui arrive toujours, tôt ou tard à l’idolâtrie depuis que le monde est monde, c’est que l’espérance dans cette idole finit par être mise à rude épreuve.

Et on voit ceci: O cruelle ironie la vie qui devait donner tant de choses, qui devait porter son adorateur, c’est elle qu’il faut porter. Un jour on s’aperçoit que l’idole est branlante sous les assauts des circonstances difficiles. Il faut l’aider a tenir debout. Il faut la protéger car elle est devenue si fragile.

Ainsi se réalise ce qu’on dit: « Il y a un temps ou l’homme est fort de sa vie, puis vient le temps ou il se sauve pour garder sa vie.

Ecclésiaste ch 12 v 1 Mais souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours mauvais arrivent et que les années s’approchent où tu diras: je n’y prends  point de plaisir.

En effet il arrive tôt ou tard que l’idole-vie ne porte plus son adorateur, mais c’est lui qui doit la porter, et elle devient si pesante, si fatigante. Il avait cru l’entendre lui promettre bien des choses ; mais voila les passions, les déceptions, la misère morale et physique. Voila l’adorateur accablé de tristesse, de remords, ployant sous des sentiments de culpabilité, et qui dira le nombre de ceux que cette idole a écrasé par le suicide.

Ils ont oublié qu’ils avaient un Dieu vivant et vrai, un Dieu qui veut porter ceux qui se confient en Lui, dés leur naissance jusque dans leur vieillesse.

Ami lecteur, sais-tu que Dieu, à la croix, en Jésus-Christ, par sa mort expiatoire, et sa résurrection, s’est charge du fardeau et des iniquités de l’homme, afin de rendre à ce dernier la vie légère, délivré du poids de la culpabilité, de la déception et du remord. L’orgueil de la vie est une idole pleine de tristesse pour celui qui se confie en elle. N’aie donc point confiance dans ta vie, mais plutôt confie celle-ci entre les mains du Seigneur qui veut en prendre soin, et qui est capable de la garder en paix et heureuse jusque dans l’éternité. Ne porte plus tes fardeaux et tes soucis mais décharge toi sur Lui, car Il est fidèle et juste pour pardonner tous tes péchés. Laisse toi porter par le Seigneur.

 

 

Où cherchez-vous le bonheur dans ce monde où tout passe? Avez-vous en votre cœur pour Jésus une place?

A votre porte il se tient; Sans se lasser il reviens…pour Jésus votre Sauveur, n’avez-vous point de place?

N’avez-vous point de place! n’avez-vous point de place!

Pour Jésus votre Sauveur n’avez-vous point de place?

Si le monde a votre cœur, croyez-vous donc qu’il fasse jusqu’au bout votre bonheur? Vous savez que tout passe.

Oh! pendant qu’il en est temps, écoutez les doux accents de la voix du grand Vainqueur et faites lui donc place!

 

Ch. Rochedieu  ADF 227